mercredi 8 août 2012

de l'usage de Twitter, quelques notations



Quelques notations encore ici relatives au réseau social Twitter et à quelques premiers constats après quelques mois d’usages.

Twitter ou Facebook ?
Les utilisateurs de Twitter font souvent allusion à ce qui les distinguerait des utilisateurs de Facebook. Le réseau Facebook se construit autour de relations interpersonnelles où la vie privée peut prendre une large place avec tous les soucis de confidentialité que l’on connaît. Mais ce n’est pas sur ce plan que les utilisateurs de Twitters se situent : ils évoquent souvent l’immaturité dont feraient preuve les utilisateurs de Facebook.
Pourtant, on verra plus loin que leur vision « élitiste » se trouve contredite par bien des aspects.

Dans la réalité, je possède deux comptes Facebook dont l’un est davantage centré sur les domaines professionnels et trois comptes Twitters, dont l’un est personnel, ouvert sur des centres d’intérêts liés entre autres à l’actualité ou à la poésie, le deuxième centré sur des intérêts professionnels mais en relation avec un blog et un site privés et le troisième attaché à un site professionnel plus institutionnel.
Bien que peu actif, je suis présent également sur les réseaux sociaux de Google dont j’apprécie l’idée de « cercles » et le réseau fr.linkedin.com dont j’ai une utilité professionnelle moindre. Mon cadre d’exercice fait que je ne cherche pas à promouvoir particulièrement à l’externe ce que je conduis ou produis en interne.

On percevra donc ici le besoin que j’ai ressenti de cloisonner certains espaces, de les distinguer, même si un internaute averti saura faire le lien assez vite, à la fois pour des raisons pratiques (éviter l’envahissement par exemple de la sphère professionnelle sur la vie privée) mais aussi des raisons éthiques (éviter la confusion entre par exemple mes positions de citoyen et la neutralité à laquelle mon cadre professionnel m’engage). 

Si l’on retrouve des amis du Facebook « professionnel » qui me suivent également sur le « Twitter d’intérêt professionnel » (mais privé), le cloisonnement est quasiment effectif.
La plupart de mes amis « Facebook » qui me suivent sur le compte « privé » ignorent tout de mon activité sur Twitter. J’avais un temps rattaché les deux réseaux, mais cela peut avoir un côté envahissant.
Une pratique régulière de ces réseaux engage donc à la régulation comme au cloisonnement.
J’effectue la même chose avec mes boîtes aux lettres.

Le nombre de followers :
Les statisticiens disposent probablement d’outils permettant de montrer comment ce nombre croit ou décroit le cas échéant avec des effets d’impulsion, de croissance forte, de paliers…
Car cette croissance s’effectue par paliers progressifs. Il me semble qu’obtenir trois cents abonnés a été facile puis qu’un seuil a été observé avant que ne s’effectue une sorte de bond pouvant être assez rapide jusqu’à toucher un nouveau palier (à 500, puis à 600). Aujourd’hui, ils sont un peu plus de 700 abonnés.
Ce n’est évidemment pas grand-chose si l’on compare aux deux ou trois mille abonnés qui peuvent suivre un adolescent.
Par courtoisie et intérêt, j’ai pour habitude de m’abonner à qui me suit, n’excluant personne, même si j’observe parfois des centres d’intérêts bien éloignés des miens… la seule réserve portant sur les diffuseurs de théories racistes ou homophobes ou d’abonnés agressifs (trolls).
En général je me désabonne des personnes qui ne me suivent plus, de façon à alléger un peu le fil des messages.
Pour revenir à ce que je disais plus haut, pour nombre de membres de ce réseau, l’enjeu est surtout d’augmenter « à tout prix » le nombre de « followers » quitte à passer par diverses stratégies dont des applications en ligne qui sont à ce titre efficaces mais assez intrusives.
À cet égard, la démarche visant à satisfaire son égo voire à rechercher d’hypothétiques revenus issus de la publicité ne témoigne pas d’une maturité particulière, mais dans tous les cas l’exposition sur le Web ou les réseaux sociaux suppose au-delà des échanges, la recherche d’une certaine reconnaissance et anime toute personne publiant sur Twitter.
Dans cet esprit le désabonnement peut être vécu comme une sanction.
Il est intéressant de croiser l’effet de certains messages avec des désabonnements : certaines positions politiques ont le plus souvent engendré des désabonnements.

Passons sur la recherche de personnes connues, les suivre est souvent intéressant, être suivi par elles vu comme une consécration… que je n’ai pas obtenue ni recherchée même si j’ai plaisir à compter parmi mes abonnés un bon nombre d’experts dans leurs domaines (en cela et pour les échanges de connaissances, je me trouve comblé). 

D’où viennent-ils ? 

60% des followers (source Tweepsmaps) sont localisés en France et une grande partie d’entre eux en région parisienne. Ensuite, exception faite des États Unis et du Canada, l’émiettement est considérable, montrant en cela une certaine dispersion sur le globe. Pourtant, nombre des messages produits restent très franco-français.
Si quelques suiveurs sont effectivement non français, parfois peu francophones, il semble à la teneur des échanges, que les français de l’étranger utilisent volontiers Twitter, l’enquête reste à poursuivre.
À ce titre, l’usage que j’ai de Facebook est limité à la sphère francophone et reste très centré sur la métropole.
Les listes
J’ai constitué sur Twitter des listes d’intérêts (autour de la politique, de la poésie, de l’information etc.). Elles me permettent de mieux repérer à qui je m’adresse. Certains abonnés peuvent relever de deux listes, tous les abonnés ne relèvent pas d’une liste, il faut également penser à suivre la tenue des listes au fil des abonnements.

ministres nommés le 16 mai 2012
18 membres
91 membres
62 membres
26 membres
18 membres
liste du blog de la politique http://delapolitique.blogspot.com/
134 membres

On notera que les abonnés de la liste « politique » sont les plus nombreux, l’actualité récente a évidemment nourri cette thématique et continue de le faire.
La liste pédagogie est moins nourrie depuis que j’ai réactivé le compte lié à ce thème et aux sites animés par ailleurs.
S’il y a lien entre ces listes et les cercles de discussion en termes de fréquence, on observe également l’émergence de réseaux « non explicites » : le premier est nourri d’affinités électives. C’est-à-dire que sont apparus sous les 140 caractères des courants de sympathie, des formes d’amitiés à distance même s’il reste toujours une certaine retenue. Twitter n’est pas pour moi le lieu de confidences trop personnelles.
Toutefois, en particulier lorsqu’on parle ou l’on ose (ou tente) des évocations d’ordre poétique par exemple, des retours ont lieu qu’ils soient directs sous la forme d’échanges publics ou de messages privés.
Parfois également, une prise de position, la défense de valeurs ou l’évocation d’une « communauté » (terme que j’aime peu par ailleurs) peut vous faire entrer dans un nouveau cercle de discussion.

 À l’inverse, existe une forme de cercle beaucoup plus fluctuant et instable que l’on pourrait désigner comme celui des « polémistes », c’est-à-dire d’abonnés (rares) ou de lecteurs extérieurs souvent en quête de notoriété, cherchant parfois la provocation ou la mise en cause personnelle et qui viennent échanger à partir d’un tweet dans une tonalité où le débat n’est pas vraiment recherché. Leur répondre, c’est souvent accroitre leur propre notoriété mais se taire peut-être pris comme une concession par exemple à des théories fumeuses, de la désinformation, de la propagande etc.
Pour être honnête, il m’arrive de réagir au tweet d’une expression raciste ou nazie pour le dénoncer… mais il faut ne pas se laisser entraîner et rester tout à la fois respectueux vis-à-vis des personnes et ferme vis-à-vis par exemple du respect de la Loi ou des faits. 
Une de difficultés est que certaines personnes cherchent à faire des coups, n'hésitant pas à publier des images montrant les insignes nazis ou à appeler au meurtre. Le signalement finit à la longue par porter ses fruits sachant qu'il suffit de quelques minutes pour créer un nouveau compte et recommencer. On espère que peu à peu Twitter saura sans sombrer dans l'excès de la censure, se protéger un peu mieux  de ces dérives.
Lorsqu’il m’est arrivé de répondre à des prises de positions tranchées sur divers thèmes, la discussion s’est rarement montrée possible.

Comme d’autres réseaux, s’il ouvre une part à l’information, Twitter exerce surtout une fonction de renforcement des convictions initiales plutôt que d’évolution d’un point de vue.
Néanmoins, il permet de retrouver des personnes partageant des convictions ou une approche…
Pour peu que l’on soit attentif et pas trop fermé, il est possible de dépasser les clivages habituels.
Une des difficultés étant de part et d’autres de situer l’interlocuteur, ses intentions, ses opinions…
Il ne serait pas inintéressant en cette période de trouble idéologique où l’Histoire est souvent « oubliée » d’analyser dans les postures des uns et des autres les positions, les glissements idéologiques…
Il est rare que l’on change de perception grâce à une discussion via Twitter. En revanche, la plus-value d’ordre informatif est certaine et « je clique » souvent à partir d’un lien Twitter (avec prudence car nombre de liens conduisent à des sites porteurs de virus ou intrusifs).

Retweet
D’autres signes d’intérêt se manifestent via la pratique du « retweetage » c’est-à-dire du transfert d’un lecteur abonné ou non vers ses propres abonnés d’un « tweet » jugé digne d’intérêt. C’est souvent une marque de reconnaissance. Parfois, le tweet peut se trouver cité. 

Addiction ?
En période de vacances, une certaine disponibilité permet de se connecter rapidement et souvent à l’aide d’un smartphone. Il faut se garder de sombrer dans l’addiction. Je note que Twitter est un compagnon utilisé souvent en commentaire d’une émission radio ou télé d’information ou en notation pouvant venir souvent par esprit d’escalier aussi bien à la suite d’une discussion avec des amis, l’envie de pointer un fait repéré, une idée venue entre deux tâches ménagères ou une notation suite à une lecture sur le Net. 

Remonter le propre historique de ses messages est fastidieux, peut-être la nature des choses me conduira-t-elle à être moins bavard sur l’un des comptes pour privilégier un autre…ou peut-être un nouveau réseau social viendra-t-il se substituer aux existants avec de nouvelles approches ? 

Je suis aujourd’hui plus lecteur que producteur, je note que certains sont très prolixes mais pas forcément en interaction, d’autres se contentent de réagir à des messages, d’autres écrivent très peu… ou "vident" leurs messages à l’instar d’une célèbre journaliste voire suppriment soudainement leur compte du jour au lendemain. 
On sait toutefois, qu'il restera des traces de tous ces messages émis...
Outre des usages généralisés mêlant un peu différentes thématiques avec des approches pouvant se rapprocher de ce que l’on faisait sur un Facebook semble-t-il en perte de vitesse, ce sont probablement des usages sériés, précis, orientés qui vont être amenés à se développer avec le risque alors que les cercles fonctionnement davantage en circuit fermé.
Aux usagers peut-être de contribuer à  l’évolution de l’application en développant de « bonnes pratiques », dans un esprit de dialogue citoyen et le respect de l’éthique, en la faisant évoluer en fonction de leurs besoins, de ce qu'ils en attendent, en analysant le type de relations qu'ils veulent développer.
Pas si simple.
A suivre.

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